Encarnacio avait douze ans quand la guerre civile a commencé, et, encouragée par son institutrice, elle a décidé de tenir un journal. Elle vivait avec sa famille à Barcelone et la guerre lui a volé son enfance et son adolescence... La faim, la hausse du prix de la nourriture, les privations, la honte de porter des vêtements déchirés, les moments d'euphorie et de pessimisme au gré des victoires et des défaites, la peur, toujours la peur... Et les moments les plus durs, ceux de la perte des êtres qu'on aime... Encarnacio témoigne dans ses cahiers de ce que ressent une enfant qui vit sous les bombardements, une enfant qui perd l'innocence de son regard car elle essaye de comprendre la cruauté de l'époque qu'elle vit avec une sincérité douloureuse. L'innocence était un luxe qu'on ne pouvait pas se permettre dans une ville assiégée. Ce journal bouleversant est resté caché durant soixante-dix ans dans une armoire de la maison d'Encarnacio.