Officier allemand, Werner Otto Müller-Hill consigne dans un journal qu'il commence à rédiger le jour de son anniversaire le 27 mars 1944 des notes qui ne sont pas "maquillées, qui cherchent à coller chaque fois à l'état des choses et sont complètement libérées du verbiage de la propagande.""Bon Allemand" comme il se définit lui-même, mais aussi antinazi qu'antibolchévique, tenu à la réserve et à la prudence, Werner Otto Müller-Hill, un des six juges militaires dans un corps d'armée qui officie à Strasbourg, écrit les deux dernières années de la guerre un journal intime et politique. Ce cahier reste soigneusement caché jusqu'à ce qu'il soit découvert par son fils Benno.C'est la vision d'un homme farouchement opposé au nazisme et à la guerre à outrance qui se dessine. Il critique violemment Hitler, Goebbels ... les officiers qu'il côtoie, la propagande et l'aveuglement meurtriers, faisait preuve d'une étonnante clairvoyance à la fois sur la situation de l'Allemagne d'un point de vue militaire et le régime nazi. "Hâtez-vous de nous envahir, démocraties occidentales, si vous voulez sauver l'Europe."La stupidité et l'horreur de toute guerre ressortent ici pleinement, et la publication de ce texte inédit, soixante-cinq après sa rédaction, est un document historique, une pièce à verser au dossier du grand conflit mondial.