Femme fatale par excellence, à la beauté légendaire et à la mort tragique, Cléopâtre (vers 69 av. J.-C. - 30 av. J.-C.) est sans doute la plus célèbre des femmes de l'Antiquité. Son nom même est évocateur de luxe, de pouvoir et d'érotisme. Dans son sillage vénéneux, elle a entraîné tour à tour le grand César, père putatif du petit Césarion, et son successeur Marc Antoine, vaincu de la bataille d'Actium. Depuis dix ans, d'importantes découvertes archéologiques à Alexandrie ont fait progresser notre connaissance de la reine d'Egypte. A la fois " pharaonne " traditionnelle pour ses sujets égyptiens et reine macédonienne pour les Grecs, elle assume une double identité culturelle : déesse-reine, la dernière des Ptolémées se veut autant la réincarnation d'Isis que celle d'Aphrodite. Héritière d'un empire " ami " des Romains, en fait un protectorat de Rome, Cléopâtre rêve de la fusion d'un grand et puissant Empire romano-ptolémaïque. Sa démesure en a fait un mythe, mille fois exploité et réinterprété à travers les siècles. C'est à une relecture de ses divers visages que nous convie l'auteur, en Europe mais aussi - et c'est plus surprenant - dans le monde arabe ou en Amérique du Nord, où elle fait figure d'icône noire.