Le jour de la rentrée, Pierre Anthon, élève de 4e, annonce qu'il a compris que la vie n'a pas de sens,« parce que tout commence pour finir », avant de quitter l'école et d'aller se percher dans un prunier. Les jours passent et ses copains de classe, perturbés, décident de lui prouver combien il a tort en constituant un « Mont de Signification ». Chacun devra y déposer quelque chose qui en a, justement, de la signification. Tout y passe, en crescendo : les jolies sandales vertes, le drapeau danois, la croix du Christ, le cercueil du petit frère, la virginité de Sophie. Tous font un sacrifice demandé par les autres. Mais à ce jeu, la surenchère va bientôt gagner les esprits, jusqu'à l'irréparable. Les séquences de ce court roman s'enchaînent sur un mode profondément poétique, jamais condescendant envers des personnages qui dévoilent petit à petit leur part sombre. Une véritable réflexion sur le sens de la vie, dont les protagonistes sont ce qu'ils doivent être à un âge où la naïveté, la clairvoyance et la morbidité se rencontrent. Roman précis de ce que c'est que d'êtreun adolescent dans un pays occidental et satisfait, Rien rend compte de la densité des premiers soupçons métaphysiques autant que des dérapages de notre civilisation.