CommentairesEn dix ans (son premier ouvrage, Encyclopédie des phénomènes extraordinaires dans la vie mystique, réédité en 2002, date de 1992), Joachim Bouflet s'est imposé comme le meilleur historien français de la mystique, publiant sur Agnès de Langeac et Edith Stein , dénonçant les Faussaires de Dieu et les abus de Medjugorge, mettant avant tout une intense vie de foi au service d'une vaste érudition. Sa biographie de Padre Pio – qu'il a personnellement rencontré en août 1968 – constitue donc une nouvelle étape de sa réflexion. Canonisé le 16 juin 2002, Padre Pio est, avec Marthe Robin et Thérèse Neumann, une des grandes figures de stigmatisé à l'époque contemporaine. Né en 1887, devenu frère franciscain en 1907 puis prêtre en 1910, il est favorisé, et ce dès ses toutes premières messes, de phénomènes "stigmatiques" (apparition sur le corps des plaies de la Passion), une stigmatisation qui deviendra définitive en 1918. Ce fait extraordinaire génère dans le même temps une dévotion populaire spontanée et la défiance hostile de la hiérarchie catholique qui ne cessera de persécuter le père – lui interdisant tout rapport avec son directeur, l'empêchant de célébrer la messe publique pendant quelque temps. Au cœur de la piété mystique de Padre Pio se trouve la célébration de la messe qu'il vit dans l'acuité de son mystère et le rayonnement de sa joie. Les témoignages sont là qui évoquent "la parfaite abstraction de son esprit au moment de la consécration" et le fait que "sa messe était un mystère incompréhensible". Cette incarnation du mystère mystique de la messe dans la personne de son célébrant dura toute sa vie (il est mort en 1968), et attira à San Giovanni Rotondo, en Italie, des foules de fidèles. Extension de sa vie de foi, Padre Pio fera édifier sur les lieux de sa résidence un hôpital pour "les cœurs et les âmes".
